De plus en plus de villes ont une monnaie locale
27022013-
Contre quelques heol, la monnaie complémentaire de Brest, il est possible de faire son marché.
Photo : Béatrice Le Grand
Si elle le souhaitait, elle pourrait aussi régler la facture de la crèche ou la consultation de son médecin. Car, comme elle, ces professionnels adhèrent à l’Adess, le pôle économie sociale et solidaire du Pays de Brest qui anime ce projet depuis un an.
L’Heol rassemble 200 adhérents – dont quarante-cinq prestataires – qui s’engagent à favoriser des services et des produits locaux, éthiques, solidaires, respectueux de l’environnement…
« L’adhésion est obligatoire pour devenir usager », explique la commerçante qui accepte l’Heol dans sa propre boutique, Loulis des Bois. La législation financière et monétaire autorise « la création d’un moyen d’échange » à condition qu’il soit utilisé « entre acteurs associés d’un secteur particulier ».
Dans l’un des comptoirs de change du réseau, Pascale Thoby peut échanger un euro contre un Heol. Si elle ne le dépense pas, son billet perdra 1 % de sa valeur au bout de six mois. Cette « fonte » incite à faire circuler la monnaie afin de restaurer son rôle initial de support d’échange et non de valeur spéculative.
« C’est un outil pédagogique qui permet de réaffecter ses dépenses à l’économie réelle, explique Philippe Derruder, spécialiste du sujet (1). Pour chaque unité de monnaie créée, un euro est placé dans une banque solidaire comme la Nef (filiale du Crédit coopératif). Cette épargne éthique sert à financer des projets d’activités locales et équitables. Utiliser cette monnaie est un acte politique ! Car la monnaie ne s’évadera pas vers la spéculation financière. »
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